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La maladie coeliaque au Maroc


La Journée Mondiale de la Maladie Cœliaque, le 16 mai, a été l’occasion pour l’Association Marocaine des Intolérants et Allergiques au Gluten (AMIAG) de faire le point sur une maladie qui demande à être mieux connue et surtout mieux diagnostiquée au Maroc. Un combat que mène depuis 10 ans.

La maladie cœliaque (MC), mieux connue sous l’appellation d’intolérance au gluten, une protéine contenue dans les céréales (blé, orge, seigle…), est une maladie auto-immune, plutôt féminine, où le système immunitaire attaque la paroi de l’intestin grêle, induisant des dommages et des troubles de l’absorption du fer, du calcium, et des vitamines et de multiples autres complications.

Cette affection est difficile à diagnostiquer à cause de ses multiples manifestations. D’une affection de nourrissons et d’enfants en bas âge et dont les signes typiques se limitent à l’appareil digestif (diarrhées, vomissements, état irritable, cassure de la croissance), la maladie cœliaque est devenue ces dernières décennies une pathologie de l’adolescent et de l’adulte et dont les manifestations sont très étendues. Des douleurs articulaires, une ostéoporose, des anémies, des fausses couches à répétition, des aphtes buccaux, une dermatite ou même encore des maux de tête, une fatigue chronique, une anxiété, une dépression… constituent le large spectre clinique de la maladie. Elle peut d’ailleurs rester plus ou moins « silencieuse » pendant des années tout en poursuivant un travail de destruction sur l’intestin et d’autres organes.

Une maladie encore cruellement sous-diagnostiquée

De ce fait, la pathologie est bien souvent découverte au stade de complications.  On estime d’ailleurs que le délai de sa mise en évidence est de 13 ans et que, pour chaque cas détecté, en particulier chez l’adulte, 8 resteraient ignorés.

Le diagnostic de la maladie cœliaque repose sur la recherche de substances particulières, responsables d’attaques sur l’organisme et appelées auto-anticorps (les anti-transglutaminases) et sur la découverte d’une atrophie des replis de la paroi intestinale (les villosités) après la réalisation d’une biopsie duodénale.

Au Maroc, la maladie cœliaque reste encore peu connue malgré qu’elle atteigne environ 1% de la population (350 000 marocains). Il existe une forte prédisposition génétique à la maladie et les membres de la même parenté sont touchés dans 10 % des cas.

Le seul traitement actuel : un régime strict sans gluten à vie

Le traitement repose sur un régime alimentaire sans gluten (RSG), en particulier sur des féculents sans gluten comme, le riz, le quinoa, le sarrasin, le maïs dont les farines sont employées pour l’élaboration de pain, pizzas, gâteaux, pâtes, pâtisserie, couscous, semoule, boulgour, soupes, sauces… Son application demeure néanmoins problématique du fait de l’absence encore d’un étiquetage obligatoire sur la présence du gluten au Maroc. Ce dernier est en effet présent dans beaucoup de produits très divers et souvent insoupçonnés (médicaments, rouge à lèvres, dentifrice, colle, bonbons, sauce à salade, plats cuisinés…).

En 2022 et afin d’améliorer la sécurité des aliments sans gluten au Maroc, l’Institut Marocain de Normalisation « IMANOR » et l’Association Marocaine des Intolérants et Allergiques aux Gluten « AMIAG » ont établi un partenariat visant à certifier les produits alimentaires sans gluten sur le marché marocain, à travers la mise en place d’un label national « Sans Gluten ».

article paru dans le Maroc Diplomatique

mai 2023

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